Etude bioécologique des insectes vecteurs des maladies parasitaires telles que la leishmaniose et virales à transmission vectorielle dans les régions subhumides et semi-arides

Abstract

Les maladies à transmission vectorielles présentent une source d’inquiétude à la santé publique. Au fil des années, l’Algérie traverse une phase de transition épidémiologique marquée par la persistance des maladies à transmission vectorielles humaine et animale. La wilaya de Mila est une région concernée par ces pathologies, du fait qu’elle se situe dans une zone carrefour entre plusieurs foyers de la leishmaniose et de la fièvre tarrhale ovine. Bien que ces maladies soient largement étudiées, nous avons encore beaucoup à apprendre sur leurs vecteurs biologiques.Ce travail de thèse est focalisé sur de deux type d’insectes d’intérêt médico-vétérinaire les Culicoides, vecteurs de la FCO et les phlébotomes, vecteurs des leishmanioses. A la lumière de ce contexte, l’objectif de cette étude est dans un premier temps, de décrire l’abondance, la richesse et la diversité des espèces de Culicoides et de phlébotomes dans Nord-est algérien (cas de la région de Mila) et de préciser leur bio-écologie. Dans un second temps, de déterminer la dynamique de ces populations et l’impact des certaine facteurs environnementales (climat et altitude) sur l’abondance de ces espèces et pour ce faire, des prospections ont été menées sur 28 sites de Juin à Septembre durant deux années successives (2018 et 2019) à l'aide de pièges lumineux CDC installés dans différents environnements. Les spécimens collectés ont été triés, disséqués, montés sur lame et lamelle et morphologiquement identifiés à l'aide de divers critères morphologiques et aux clés d'identification interactive IIKC à propos les Culicoides.Au total, 1046 spécimens de Culicoides (1024 femelles et 22 mâles) ont été piégés et classés en 22 espèces, appartenant à neuf sous-genres distincts. Avec deux nouveau espèces (C. albicans et C. nubeculosus ) signalées en Algérie et même en Afrique du nord. C. newsteadi (51,6 %) est l'espèce la plus abondante, suivie par C. punctatus (16,3 %) et C. odiatus (11,5 %). Ces trois espèces représentant seules 80 % des Culicoïdes collectés.Au total, 46O6 phlébotomes identifiés (2457 femelles et 2149 mâles), appartenant au deux genres Phlebotomus (99,4%) présenté par 5 espèces et Sergentomyia (0,6%) présenté par une seule espèce. P. perniciosus (76.5 %) est l’espèce la plus dominante. suivie par P.perfiliewi (15.1 %) et P.longicuspis (7.2 %), ces trois espèces représentant ensemble 98,8% des spécimens collectés. Les autres espèces (S. minuta, P.papatasi, P.sergenti) sont très faiblement représentées.Aucune corrélation significative n’est trouvée entre le nombre mensuelle des espèces de Culicoides et de phlébotomes et les facteurs climatiques étudiés (température moyenne, écipitations et humidité relative). L'altitude était le paramètre environnemental le plus déterminant qui affectait l'abondance et la distribution des moucherons de Culicoides et de phlébotomes, où la distribution maximale de ces espèces a été détectée à des altitudes moyennes (400‒800 m).Cette enquête a permis d'approfondir notre compréhension des relations entre les facteurs environnementaux, l'abondance, la diversité et la répartition géographique des Culicoides et de phlébotomes, ce qui représente une étape cruciale pour évaluer la situation épidémiologique des maladies qu’ils transmissent et atténuer les risques associés.