Étude ethnobotanique des plantes médicinales utilisées dans le traitement des infections du système respiratoire

Abstract

Le présent travail est une étude ethnobotanique qui vise à définir la place de la phyto-thérapie dans le traitement des infections du système respiratoire. L’enquête est réalisée à l’aide d’un questionnaire dans 22 communes (Sidi khlifa, Mila, Ain tin, Chelghoum laid, Ain Mellouk, Oued Athmania, Ferdjioua, Yahia ben Ghecha, Tadjnanet, Awled khlouf, Ben Yahia, Telaghma, Mchira, Sidi Marouan, Terrai Bainen, Amira Arrés, Tessala Lemtai, Gra-rem gouga, Hamala, Oued Endja, Zeghaia, Ahmed Rachdi) de la wilaya de Mila. L’enquête a ciblé 888 personnes dont 51% était de sexe féminin âgées de 18 à 72 ans et sur la totalité des interrogés ceux à scolarisation primaire dominent avec 39 %. Les per-sonnes enquêtées acquièrent l’information sur les plantes principalement à travers les expé-riences des autres personnes âgées (66%) et des herboristes (18%). Les données collectées ont permis de recenser 35 plantes médicinales reparties en 19 familles. Dont les plus représentées sont les Lamiaceae (23%), les apiacées et les astéraceae (9% pour chaque famille). L’enquête a montré que pour traiter les affections respiratoires, les plantes essentiellement utilisés selon la population locale sont : Thyme (20,49%), Menthe (7,88%), Aloysia (6,98%), Eucalyptus (6,19%), Menthe pouliot (5,18%) et gingembre (4,39%). Le mode d’administration est fortement dépendant de la pathologie à traiter avec pré-dominance de la voie orale. La feuille est la partie la plus utilisée et les remèdes sont préparés essentiellement par décoction, infusion ou cru. L’absence des effets secondaires (37%), et efficacité (34%) souvent attestée par l’utilisateur sont les facteurs primordiaux favorisant la phytothérapie à la medecine moderne. Les plantes médicinales recensées traitent de nom-breuses maladies respiratoires avec la dominance de la grippe (15%). La durée du traitement varie d'un jour jusqu'à la guérison. A la lumière de ce travail, le recours à la médecine traditionnelle est largement répon-du, l’utilisation conventionnelle de plantes médicinales recensées pour le traitement des mala-dies respiratoires peut être rationnalisée en raison de leur richesse en composants actifs.